Les Dundées d'Etel
Elle a connu son heure de gloire dans les années 30. La pêche saisonnière au thon était alors l'activité principale, 250 voiliers formaient l'une des plus importante flotille de la côte atlantique.
La pêche se pratiquait sur des thoniers à voile, les Dundee. Leur apparition date de la fin du XIXème siècle. L'origine du mot est incertaine. Son orthographe semble le lier au port d'écosse Dundee.
C'était un bateau d'environ 20 mètres de long et 6 à 7 mètres de large. Le grand mât pouvait atteindre 16 mètres.
Au début les voiles étaient en chanvre. A partir de 1900 apparaissent les premières voiles en coton plus légères et plus robustes. Le Dundee était gréé d'une grande voile surmontée d'un hunier appelé flèche, d'une trinquette, d'un phoque et d'une voile à l'arrière dite tape-cul.
Après la longue période d'hivernage au mois de mai, les marins armaient les Thoniers, préparatifs à la campagne de pêche qui débutait mi-juin. Pendant cette période, les matelots teignaient les voiles, vérifiaient l'accastillage. Une forêt de mâts envahissait le port, dépassant en hauteur les habitations.
La pêche se pratiquait à la ligne. De chaque côté du bateau étaientt installées deux perches de bois appelées tangons. Chacune de ces perches était garnie de cinq lignes ordinaires et de deux lignes courtes. La longueur moyenne de ces lignes était d'environ 80 mètres. La plus éloignée, à l'extrémité du tangon, pouvait atteindre 150 m.
L'équipage quitte Etel pour une campagne qui dure en moyenne 20 jours. Juste avant le départ on embarque les provisions, une voile de rechange, du pain, des biscuits de mer, très peu de viande car on n'a pas de moyen de conservation.
Le patron indique la direction à suivre. Pas de moyen sophistiqué pour repérer les thons; on se fie très souvent aux vols des oiseaux de mer. On tombe parfois sur des bancs appelés matte. Il suffit de passer sur la matte pour en pêcher 10, 15, 20 et parfois beaucoup plus.
Le poisson tué, vidé, saigné et lavé est mis à sécher sur des chevalets en bois, pendu par la queue. On protège la pêche avec une grande bâche en laissant un courant d'air circuler. Il n'y a ni cale à poisson, ni glace pour une meilleure conservation.
Le port est en vue, sur le quai il y a de l'animation. Les usiniers dépêchent leurs acheteurs pour vérifier l'état du poisson. Une femme, la senteuse, est chargée d'en apprécier la fraîcheur. Elle renifle le thon: s'il sent mauvais il est ecarté; les autres vendus à la douzaine sont acheminés vers les usines.
Le temps d'aller boire un verre, de faire des provisions, après trois jours à terre, on repart pour 20 jours en mer, pour une nouvelle marée.